• La vie telle que je la connaissais jadis avait changé du tout au tout depuis que Tessa était entrée dans ma vie, elle n'était plus ma psy désormais. J'avais guéri mon âme grâce à elle, j'avais pu mettre de côté cette colère qui m'avait longtemps envahi et je pouvais aussi dire que j'avais affronté mes démons intérieurs en suivant cette thérapie mais également en allant à des rencontres de groupes anonymement pour tout ceux qui avaient ou avaient eu une dépendance à l'alcool et aux drogues comme moi.  J'avais été environ trois ans voir presque quatre dépendant de ces merdes, je n'étais pas bien avec moi-même et je pouvais témoigner de mon parcours dans ces rencontres où j'allais quelques fois quand Tessa me le demandait, elle avait grand cœur cette femme. Elle était en début de carrière lorsqu'elle m'avait pris sous son aile et maintenant, c'était un peu devenu comme sa spécialité. Elle avait des rencontres avec des gens fortunés, mais il lui arrivait de rencontrer bénévolement des jeunes dans le besoin qui avaient eu des problèmes assez important dans leur passé ou même dans leur présent qui les avaient fait chuter au fond du tonneau. 
  
  C'est là que moi j'entre en scène. Comme je viens à ces rencontre depuis près de huit ans, Tessa me demande parfois de venir faire un tour spécialement pour un jeune dans le besoin tout comme elle m'avait aidé, c'était à mon tour de donner au suivant.  C'était donc la deuxième fois que je venais à une rencontre où ce jeune homme était également.  Tessa m'avait brièvement expliqué que était dans la rue et qu'il aimait la mécanique et comme j'avais envie d'aider à mon tour j'étais là et j'avais suivi le jeune homme à l'extérieur à la fin. Il avait pris un peu d'avance et je courus un peu dans sa direction et ralentis le pas à sa hauteur. 
  
  "Tu es Milaan, c'est ça?? Moi c'est Thomas! Je viens à ces rencontres depuis près de 8ans... Ça l'a changé ma vie... C'est Tessa qui m'a aidé, maintenant j'aimerais pouvoir t'aider si tu le veux bien!"
  
  J'avais toujours été du genre direct et voilà je ne passais pas par quatre chemins avec lui.
  

Parce qu’il hante mes pensées.

Depuis mon entrevue avec cette psychologue, mon esprit était tourmenté. C’était la première personne à savoir pour mon histoire et surtout pour addiction. D’un côté, j’étais tellement camé et ivre parfois que les effets commençaient à être visibles sur mon visage et sur mon corps. J’avais accepté ce rendez-vous dans son cabinet en sachant pertinemment que cela ne servirait à rien. Une envie de lui faire plaisir sûrement. Je n’avais tout bonnement pas envie d’être aidé et je lui avais d’ailleurs rapidement fait comprendre. Au bout de dix minutes de psychanalyse, j’étais parti en claquant la porte. Cette femme était coriace et elle avait fini par revenir me voir à mon petit bout de ruelle, je vivais dans la rue, ce n’était pas simple, mais c’était comme ça. Elle m’avait tendu une carte d’un centre d’alcoolique anonyme et de drogués anonymes. Je devais l’avouer, depuis que je l’avais vu, quelque chose c’était passé et j’avais une envie de changer. Mais bon, plus facile à dire qu’à faire. Et puis, qu’on se le dise, avoir envie de changer, c’est facile à dire mais ce n’est tout bonnement pas facile à faire. Malgré tout, j’avais fait le pas d’aller à une de ses séances. Je m’étais mis au fond de la pièce et j’avais écouté toutes ces personnes dire leur vécu et le pourquoi du comment en être arrivé là. Je n’étais pas prêt à parler de tout ça. Un homme avait attiré mon attention, un homme, blond et bien bâti. Il avait été franc et des plus touchants. Il avait quelque chose qui m’intriguait et qui m’attirait en même temps. C’était bien la première fois que je ressentais ce genre de chose.

Deuxième fois, deuxième fois que je viens ici et je n’ai toujours pas trouvé le courage de venir sur cette estrade pour parler devant cette foule avec les mêmes addictions que moi. J’avais encore été touché par tous ces témoignages. En tout cas, j’étais plutôt admiratif face à tout ça. J’allais prendre le chemin de la sortie, lorsque ce blondinet qui me faisait rêver était venu me parler. Il avait l’air de me connaître mais je ne le connaissais pas moi. En attendant, il avait prononcé mon prénom d’une façon familière. Il venait ici assez souvent depuis huit ans et ces séances l’avaient aidé. J’étais content pour lui, pour ma part, je ne savais pas si qui c’était et j’étais surtout gêné d’être si proche de lui. Il était encore plus beau de prêt. Il me proposait son aide et je ne savais trop quoi répondre. «  Salut… Oh, tu connais cette femme. J’ai pas été très poli avec elle… Je ne sais pas si j’ai envie de me faire aider. Je suis tellement mieux seul. Merci de proposer en tout cas. » Je lui avais tendu la main pour le saluer. « - Au fait, tu t’appelles comment ? »